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  • mercredi, juillet 12, 2006

    CUBE (VINCENZO NATALI)

    Son tout premier film, sorti en 1997...
    Mais totalement génial d'un jeune réalisateur canadien de 26 ans, Vincenzo Natali, qui hélas ne fera rien d'aussi marquant par la suite, qu'il s'agisse de Cypher (2002) ou de Nothing (2003), et se tournera davantage vers la télévision. Rien de mieux qu'un trailer, non ?
    Cet Opus débute évidemment sur un cube, où l'on découvre un homme tout seul, relativement angoissé par cette situation à laquelle il ne comprend pas grand chose :
    Evidemment, il tente de s'échapper de ce piège incompréhensible via une des six trappes... Mais comme prévisible, il est tué par un grillage de fils de rasoirs, qui le découpe en morceaux :
    Regardez cela en entier, si vous le souhaitez :
    Nous nous retrouvons toujours au centre du même cube, mais cette fois-ci avec cinq personnes très différentes : 1) Quentin (Maurice Dean Wint), policier 2) Joan Leaven (Nicole de Baer), étudiante en mathématiques 3) David Worth (David Hewlett), architecte 4) Helen Holloway (Nicky Guadagni), un médecin 5) Rennes (Wayne Robson), expert en évasion... Et c'est bien sûr à ce dernier qu'appartient la bonne décision à prendre :
    Bientôt naturellement aidé par Joan Leaven, toujours au lycée, mais très douée concernant les mathématiques :
    Hélas, Rennes - qui est pourtant un malfrat déjà connu de Quentin - se fait lui aussi tuer à son tour, aspergé par un acide puissant... Ceci aide toutefois les quatre restants à mieux se répartir dans le fameux cube, qu'ils estiment désormais à un autre niveau :
    Sauf que quelque chose de bizarre se produit : un nouveau apparait subitement, Kazan (Andrew Miller), selon toute apparence autiste, et donc pris en charge aussitôt par le Dr Helen Holloway... Sans compter que la pièce change d'un seul coup de couleur :
    Mais ce n'est pas le plus grave... En fait, Quentin manque de se faire tuer dans une pièce réputée sûre, ce qui laisse supposer que le plan est bien plus complexe qu'il n'y paraissait :
    C'est le moment où se produit, de pair avec une nouvelle variation de couleur de la pièce, la dispute entre Quentin et David Worth... Et il confit alors qu'il a conçu la coquille extérieure du cube - tout en n'en sachant guère plus :
    Quentin a beau s'énerver, cela ne change pas grand chose... Jusqu'à ce que Joan Leaven découvre enfin la logique des nombres - ce qui donne à plus de 17000 pièces un plan en trois dimensions, qu'il sera désormais possible de retrouver :
    Ils se mettent alors tous en route vers ce qu'ils estiment être l'un des bords du cube... Mais il y a un grand piège : celui des détecteurs acoustiques. Ils s'essayent alors au plus grand silence, mais ils sont au dernier moment déstabilisés par un cri de bonheur de Kazan, qui manque de faire tuer Quentin.
    Celui-ci s'énerve - surtout d'ailleurs contre le Dr Helen Holloway -, puis tente de parvenir à l'endroit désiré :
    Le groupe voit enfin la coque externe, et décide de faire passer l'un d'entre eux à l'aide d'une sorte de grande corde... Il s'agit, cette fois encore, du Dr Helen Holloway. Mais ce coup-ci, Quentin va en aller jusqu'à ses convictions profondes en la lâchant tout simplement, en prétendant que sa pauvre main a bêtement glissée :
    Ils ne sont donc plus que quatre... Mais très vivement, Quentin profite de sa situation pour réaliser ses fantasmes vis-à-vis de Joan Leaven, ce qui ne parait pas très bon :
    Mais il est vite empêché d'agir comme il le souhaite par David Worth, qu'il frappe pourtant assez violemment - le projetant dans la pièce du dessous :
    Au même moment, Joan Leaven découvre enfin le grand mystère du cube - inutile, bien sûr, que je vous dise de quoi il s'agit :
    C'est sûr qu'au départ, ça a l'air assez simple :
    Mais en fait, cela ne l'est pas du tout... Quentin va jusqu'au bout, et assassine sans aucun scrupule David Worth et Joan Leaven - le premier ne souhaitant de toute façon pas revenir vivant au lieu qu'il connait :
    Sur les deux qui restent, seul Kazan va réussir à passer de l'autre côté - ce que l'on verra très brièvement lors d'une illumination subite de la scène en question, accompagné de ces paroles sans aucun doute dues à Vincenzo Natali, "La bêtise humaine est sans limites"  :
    Pendant ce temps-là, Quentin se trouve maintenu par David Worth, mine de rien encore suffisamment vivant pour le retenir par les pieds... Et il se voit coupé en deux par le cube toujours en mouvement, dont malheureusement on ne saura pas grand chose de plus :
    Ecoutons pour finir le propre point de vue du réalisateur :
    Bon, vous pensez que c'est un film très noir, et vous avez bien raison... Mais il a été une très bonne réussite financière (8 millions de dollars pour un budget de 250000 dollars !), et aussi une grande consécration de Vincenzo Natali pour son premier film, récompensé 13 fois à différents festivals, dont celui de Toronto, de Catalogne et de Gérardmer. En tous cas, je l'ai personnellement beaucoup aimé, et je souhaite qu'il en aille de même pour vous !

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    samedi, juillet 01, 2006

    SERGE GRÜNBERG (DAVID CRONENBERG)

    Un très beau livre… 
    Que je ne saurais trop vous recommander, tellement il est intelligent et génial, les entretiens de David Cronenberg avec Serge Grünberg, aux éditions des Cahiers du Cinéma :
    Juste pour vous allécher, je vous mets un petit extrait de l'article sur eXistenZ"Cronenberg s'est toujours défini lui-même comme un cinéaste "existentialiste". Avec eXistenZ, on s'approche sans doute un peu mieux de ce que ce concept recouvre. Le film pourrait sembler presque théorique tant il se déploie dans l'épure, mais il n'en reste pas moins merveilleusement moderne, ne serait-ce que parce qu'il avance en nous proposant sans cesse des hypothèses qu'il détruit à mesure. Allegra Geller (la magnifique J.J. Leigh que Cronenberg s'est battu pour avoir dans son film) incarne ici le stade suprême de l'artiste : celle qui, littéralement, crée d'autres mondes. Dans le futur improbable que Cronenberg brosse (une civilisation hyper technologique qui serait revenue à la campagne), elle est même une figure mystique, une "déesse" est-il dit, qui bâtit des univers alternatifs grâce à une empathie avec sa "console" organique, dans une relation auto-érotique qui n'est pas sans rappeler certaines pages de Burroughs. Elle va devoir lutter contre une organisation terroriste, les "réalistes", qui pensent pouvoir interdire à l'esprit de ratiociner, de divaguer, pour revenir définitivement à la réalité. Mais où sommes-nous vraiment ? Dans la tête de qui, exactement, le déroulement de l'intrigue est-il perçu ? Sous des airs de modeste conteur de science-fiction, Cronenberg se livre à un délitement à peu près total de toute narrativité rationnelle, si bien que la créatrice, en chemin, ne sera plus qu'un personnage et que nous découvrirons, ébahis, que si cette histoire n'a pas de fin, elle n'a - et c'est beaucoup plus rare - pas de début ! Tout comme la phrase "Be afraid, be very afraid !" a due être citée cent fois depuis qu'on l'a entendue dans The Fly, "Are we still in the game ?" risque de devenir une réplique "culte". Le cinéaste a souvent dit que l'idée centrale du film lui était venue en interviewant Salman Rushdie (l'écrivain ne vivrait pas dans le même espace-temps que les mollahs qui l'ont condamné à mort), lequel lui rendit la politesse dans une tribune où il voyait dans la mort de Lady Diana une sorte de remake de Crash ! Nous sommes déjà, sans le savoir toujours, des personnages d'eXistenZ, tout comme nous décou­vrions, il y a vingt ans, que nous vivions dans Videodrome.
    Bien qu'il s'en défende, Cronenberg sait bien, au fond, que tout artiste véritable est un prophète (c'est d'ailleurs ce que dit lan Holm (Frost) dans Naked Lunch, à propos de Bill Lee, ce William Burroughs imaginaire mais plus "vrai" que le vrai), et qu'imperceptiblement la réalité commence à ressembler à ses films. Mais eXistenZ est aussi, comme toute l'œuvre de Cronenberg, une réflexion profonde et fine sur ce qu'est le cinéma, où chaque plan, même le plus apparemment banal, peut nous saisir, à l'improviste, par son intelligence et sa beauté (je pense à la fuite d'Allegra et de Pikul dans la Land Rover, sur fond de forêt nocturne (qui fait penser à North by Northwest d'Hitchcock), ou à la file des ouvriers à la démarche machinale qui vont de l'atelier de la Trout Farm au Restaurant Chinois (qui évoque Metropolis de Fritz Lang)).
    La présence de Cronenberg dans la "banlieue" d'Hollywood pose en fait la question "Le cinéma est-il un art popu­laire ?" Si c'est le cas, peut-on espérer que d'authentiques artistes en transgressent les normes et en ignorent la répétitive médiocrité ? Ce pari qu'il a fait, depuis presque trente ans, semble nous donner quelque espoir. Même si elle est toujours le fruit d'un malentendu, la notoriété, sans être une garantie, l'a jusqu'à présent préservé. Sa vitalité, son ironie mordante mais jamais condescendante et sa fantastique imagination permettent à Cronenberg de gagner, à chaque génération, de nouveaux admirateurs, tout étonnés de "découvrir" lors d'une séance de nuit à la télévision, chez un loueur de vidéo et, quand ils le peuvent, dans une salle de cinéma, des films si modernes et si déviants qu'ils semblent venir d'autre part. Comme Max Renn apprenant que l'émission Videodrome ne vient pas d'Extrême-Orient, mais de Pittsburgh... La porte à côté !".
    Bon. C'est grand, quand même, comme analyse... En tout cas bien mieux que mes tout petits commentaires, non ?
    Dans le même ordre d'idée, je vous conseille également très vivement la lecture de cet autre chef-d'œuvre, David Lynch (Entretiens avec Chris Rodley) :
    Ont-ils publié l'équivalent avec Kubrick, ou Eastwood, entre autres ?
    Dites-moi, si vous savez, please...

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