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  • lundi, février 28, 2011

    LE SALON DE MUSIQUE (SATYAJIT RAY)

    Certes, mon vrai métier, quelque part...
    Mais d'un autre côté, une autre de mes réelles passions, que l'on va plusieurs fois voir dans ce chef-d'œuvre absolu de 1958, celle concernant les lustres (sûrement de Murano, je suppose), qui vont tout à la fois servir de générique de début et de fin en flottant sur tout l'écran :
    Et en prime revenir plusieurs fois filmés en très gros plans, comme si ces lustres étaient une sorte de symbole de la vie humaine, toujours fluctuants, et à l'époque encore chargés de chandelles, donc en permanence menaçant de s'éteindre, comme nous tous :
    Disons qu'en gros, ce chef-d'œuvre qui a quasiment le même âge que moi me touche toujours énormément à 712%, tellement il se révèle un film géantissime !
    Basé bien sûr sur la musique, mais aussi sur un thème extrêmement déroutant magistralement repris par la suite par Edward Zwick, dans son très émouvant film Le Dernier Samourai :
    Pour être bref : le fameux thème qui s'est apparemment déroulé dans tous les pays du monde, qu'il s'agisse de l'Inde ou encore du Japon, reste toujours le même, hélas...
    Mais il y a parfois certaines nobles personnes extrêmement riches, sans aucun besoin de travail, et totalement amoureuses de l'art et de la musique, tel que l'acteur principal de ce film (jouissant d'une fort belle maison, n'est-ce pas ?) :
    Raison de plus pour se rendre de temps en temps devant le miroir, comportant en outre tous ses parents et tous ses grands-parents :
    Mais hélas, il y a aussi de grosses tâches (de même que dans Le Dernier Samourai), autrement dit des personnes très favorisées par l'Angleterre pour gagner le maximum d'argent sans avoir le moindre sens artistique du monde, en l'occurrence, son voisin Mahim Ganguly :
    Bien qu'il se présente de cette sorte, d'une façon particulièrement hypocrite :
    Fort heureusement, malgré sa politesse à peine courtoise, le fameux noble propriétaire du palais, Huzur Biswanbhar Roy, n'en a absolument rien à foutre... La seule chose le passionnant, à part la musique, étant son fils unique Khoka :
    Auquel il va offrir un somptueux feu d'artifice :
    Comme d'habitude, l'un de ses énormes et géantissimes lustres (que j'adore) :
    Et bien sûr un sublime concert, le tout premier des trois du film :
    Certes, l'on peut dire que les réactions du public ont été imaginées à l'avance par Satyajit Ray... Mais quoi qu'il en soit, ceci reste énormément descriptif, à commencer par l'attitude lamentable de son voisin Mahim Ganguly :
    Complètement opposée à celle du noble Huzur Biswanbhar Roy, à 100% absorbé par le mysticisme le plus absolu :
    Avec en guise de contrepartie, la réaction très expressive de sa propre jolie femme :
    Laquelle a beau aimer la musique, n'empêche qu'il lui faut tout de même que l'argent passe en premier :
    Et là, juste histoire d'être honnête... Je me dois de dire que de mon côté, fort heureusement avec mon métier de pianiste qui a toujours très bien marché, je me suis toujours comporté aussi mal que le jeune Khoka, à tel point que je n'ai même pas passé mon BAC, préférant m'arrêter en seconde, tellement cela me faisait chier !
    Un monde de passionnés, qui ne possèdent ni voiture, ni électricité (contrairement à leur voisin Mahim Ganguly)... Mais raffolent de la musique, des chevaux, et même des éléphants, comme si rien ne serait jamais digne de pouvoir surpasser le passé, justement :
    Mine de rien, toute la famille de Huzur Biswanbhar Roy ne vit plus du tout comme le reste du monde - même s'ils commencent peu à peu à devenir de plus en plus ruinés :
    Arrivé au centre du film (de plus en plus magique et fascinant), tout le monde va se trouver confronté à des scènes de plus en plus mystiques, notamment celle-ci, lorsque son fils se rend dans une autre ville rencontrer la famille de sa propre mère :
    Ce plan sublime concernant une forme de calligraphie indienne que je ne connaissais absolument pas, mais que je trouve tout aussi remarquable que celle couramment pratiquée au Japon :
    Et bien sûr le second grand concert du film, certes encore plus géant que le tout premier, mais légèrement au-dessous de l'ultime :
    Hormis quelques problèmes d'argent, tout se passait jusque là plutôt bien... Mais voilà, l'un des immenses lustres du palais commence à tourner sans arrêt sur lui-même :
    Comme quoi, un très gros orage se déclenche :
    Avec les conséquences que l'on pouvait d'ores et déjà supposer lorsque du fameux "adieu" de Kokha à son père :
    Son seul et unique fils, dont il ramène malheureusement lui-même le cadavre dans son propre palais :
    En apparence, l'on pourrait croire à ce moment précis que le film va être sur le point de finir, de même que l'acteur principal, que plus rien ne semble désormais intéresser :
    Mais grâce à une contrepartie équivoque de Mahim Ganguly, désormais suffisamment riche pour ouvrir son propre salon de musique alors que Huzur Miswanbhar Roy vient d'être contraint de fermer le sien, le film va encore se poursuivre un bon moment :
    Notamment grâce à cet ultime concert dansé de presque dix minutes, à mon sens le plus sublime de tous (et sûrement au sens du réalisateur Satyajit Ray lui-même, qui a dû faire exprès de se faire succéder les thèmes de plus en plus grandioses) :
    Phénomène extrêmement curieux : j'ai beau détester à 100% la danse classique européenne, je trouve cette forme de danse indienne particulièrement sublime, avec entre autres les mouvements des doigts très subtils et entièrement codés, paraît-il...
    Et de toute apparence, je ne suis pas le seul à devenir totalement fou rien qu'en regardant cette magnifique séquence :
    Mille fois hélas, les lustres vont commencer à se retourner et à se dégrader :
    Les chandelles à disparaître :
    Comme tous les matins du monde (ou chaque fin de nuit, cela dépend des goûts... Mais normalement, la plupart des musiciens sont plutôt de ce côté nocturne, tout comme moi) :
    Alors bon, continuer - ou non - à vivre dans ce monde à la con, avec toute la famille perdue, presque tout l'argent dépensé, et le palais quasiment en ruine ?
    Autant dire qu'il y a une autre solution (même si le Japon est pratiquement le seul pays du monde non seulement à ne pas humilier cet acte, baptisé Seppuku (切腹, Harakiri, selon la fausse traduction bien connue), mais en prime à le respecter & à le vénérer royalement) :
    Absolument tragique, comme fin de film, n'est-ce pas ? Mais voici ce qui fait comprendre au bout du compte le sens du générique initial, reproduit une fois de plus à la fin, avec ce fameux lustre mythique qui, tout comme les êtres humains, hésite, se balance, flambe de temps en temps, et finit en fin de compte par s'éteindre :
    Bien sûr, ceci sera mon cas l'un de ces quatre, comme tout le monde, évidemment : je serai probablement déjà mort depuis longtemps, alors que vos propres petits-petits enfants ne seront même pas encore nés... Tragique, ou logique ? Aucune idée, certes... Mais en tout cas, incontournable !

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