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  • lundi, mai 02, 2016

    KILLER'S KISS (STANLEY KUBRICK)

    Le Baiser du Tueur, premier film de Stanley Kubrick ?
    Oui et non... Non, car en fait, ce grand maniaque a vu son tout premier film d'un très mauvais œil, Fear and Desire (1953), et a tout fait pour en interdire la publication, qu'il s'agisse de VHS ou de DVD. Adoncques, oui, car ce qui est en réalité son second film (1955) reste à ses yeux le tout premier - et il s'est chargé non seulement de la réalisation, mais aussi du montage, de la photographie, de la prise de son, et même du scénario, cas rarissime :
    Incroyable, n'est-ce pas ? Quand on est déjà capable de faire tout cela à l'âge de 27 ans, inutile de décrire ce qui va être le cas par la suite. Je ne parle pas seulement de ces deux premiers plans, déjà entièrement basés sur le nombre d'or :
    Mais aussi du troisième, qui marque bien le début de ce réalisateur en tant que donneur de leçons sur tous les plans de caméra possibles et inimaginables :
    Inutile d'en dire plus à ce propos, sinon, ceci revient à analyser le film plan par plan, où il serait vraiment difficile d'en trouver un incertain. Parlons plutôt d'autre chose, non seulement de la durée limite du film (65 minutes), de son budget exceptionnel, même pour l'époque (seulement 40000 $ !), mais aussi de sa thématique assez basique, liée à l'amour qui se dévoile assez vite entre une belle blonde pauvre danseuse, Gloria Price (Irene Kane) et un boxeur plutôt franc, Davey Gordon (Jamie Smith) :
    Ne serait-ce qu'ils auront bientôt besoin de lutter tous les deux contre le troisième personnage, le responsable de la salle de bal, en fait une sorte de mafioso, Vincent Rapallo (Frank Silvera) :
    Ce qui va nous valoir la toute première scène assez géante du film, celle du combat proprement dit :
    Un combat qui se passe fort bien pour nous, simples spectateurs, et aussi aux yeux du lutteur favori, mais plutôt assez mal pour Davey Gordon, qui se révèle bientôt battu et couché :
    Ce qui semble créer une dépression, mais encourage en réalité ce pauvre boxeur à regarder avec de plus en plus de sérieux sa propre voisine, la danseuse Gloria Price :
    Et peu de temps après à faire ce génial cauchemar, filmé en pure solarisation au bout de vingt minutes :
    Incroyable, n'est-ce pas ? Tout comme l'histoire de Gloria Price avec sa grande sœur, qui a beau être compliquée, comme elle le dit, se révèle en fait d'une grande beauté cinématographique :
    Pour tout dire, Stanley Kubrick a spécialement fait appel pour cette scène à une vraie danseuse, et à un chorégraphe. Mais cela se voit - sans parler du fait que c'est une sorte de prévision du dernier combat, dans un entrepôt de masques :
    Ce qui se voit moins, c'est à quel point la bagarre finale va se trouver mine de rien déclenchée par une suite de petits incidents, le tout premier concernant le gérant du compte de Davey Gordon (le manager Albert) :
    Le second s'appliquant à la jeune danseuse Gloria Price, dans un cadrage rappelant très fortement le cauchemar de Davey Gordon :
    Et le troisième visant comme par hasard ce même boxeur, soudain agressé par deux jeunes turcs - et je crois que c'est le seul moment du film où l'on peut voir un petit peu d'humour :
    Tentative de prise d'écharpe qui mène le clan adverse à confondre Davey Gordon et son manager Albert sans plus de scrupule que cela - encore une fois, magnifique plan sur cette irréprochable attaque :
    
    Nous voici ainsi peu à peu rendu vers la fin, qui verra non seulement la brève réunion - quasi obligatoire - entre Gloria Price, la danseuse, et son futur ex-patron, Vincent Rapallo :
    Mais aussi la fuite en avant de Davey Gordon dans ce quartier abandonné - et qui, de façon troublante, remet en tête quelques films d'Alfred Hitchcock datant à peu près de la même époque :
    C'est ainsi que le grand chef-d'œuvre du film s'impose, la bagarre dans cet entrepôt entre Davey Gordon et Vincent Rapallo - qui certes, ne dure qu'à peine dix minutes, mais se veut également une grande relation avec un film existant auparavant (dont hélas, je ne me souviens plus du titre !) :
    Fort heureusement - comme du reste plutôt très rarement dans films de Stanley Kubrick -, tout cela se termine très bien. Et sans grande surprise, situé sur les mêmes plans qu'au début, avec cette fois-ci la jeune danseuse, Darvey Gordon, en plus :
    Un véritable génie, n'est-ce pas ?
    Et voici le trailer :
    Cela a beau être le début de ses treize films - ou quatorze, si l'on compte Fear and Desire -, c'est quasiment parfait. Aussi bien d'un point de vue de cameraman que d'une opinion de scénariste, il n'y a pratiquement rien à dire ; et sur le plan de la musique, due à Gerald Fried, ceci a beau se décortiquer en seulement deux thèmes, ils restent absolument remarquables.

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